Harcèlement sur le lieu de travail

Il ressort d’une étude du bureau conseil STO(M)P (2002) qu’environ 250 000 travailleurs sont régulièrement confrontés à des actes de harcèlement et des agressions. Ces actes de harcèlement sont commis tant par des collègues (44% des cas selon l’étude) que par l’employeur (37%). Il arrive aussi que des travailleurs harcèlent leur direction ou des supérieurs. Les collaborateurs victimes de harcèlement peuvent en garder des séquelles physiques graves, qui peuvent même déboucher sur une incapacité de travail.

Taquineries ou harcèlement?
Où s’arrêtent les blagues innocentes et commence le harcèlement traumatique? Selon Bob van der Meer, chercheur et auteur du livre 'Pesten op het werk’ (le harcèlement sur le lieu de travail), les taquineries sont des incidents qui voient des individus se ‘chambrer’ mutuellement. Le rapport de force entre les personnes est également équilibré.

Dans le cas du harcèlement, en revanche, un ou plusieurs individus infligent systématiquement des mauvais traitements psychiques et/ou physiques à une personne qui n’est pas en mesure de se défendre. Dans le cas du harcèlement, le rapport de force par ailleurs est inégal. Le harcèlement a des conséquences négatives pour la victime. Celle-ci ne peut ni s’imposer ni se défendre. Si elle le fait, ce sera pour le(s) harceleur(s) un prétexte pour l’attaquer encore plus durement.

Pour parler de harcèlement, on utilise aussi souvent le terme anglais ‘mobbing’, dérivé du mot ‘mob’, qui signifie maffia. Le harcèlement ou mobbing peut revêtir diverses formes: de faire courir des rumeurs sur quelqu’un à le faire taire, en passant par la moquerie, l’intimidation sexuelle ou les menaces (de licenciement par exemple). Il arrive aussi qu’une personne se retrouve dans l’impossibilité de travailler, par exemple parce que des fichiers ont été effacés de son ordinateur.

Êtes-vous victime d’actes de harcèlement?
Selon la législation relative aux comportements indésirables sur le lieu de travail (art. 32 de la loi du 4 août 1996), tout employeur doit mener une politique relative aux agressions, à la violence et à l’intimidation sexuelle. À défaut, il est punissable et l’inspection du travail peut même lui infliger des amendes.

Si vous êtes confronté à des actes de harcèlement sur votre lieu de travail, ne vous renfermez pas, mais essayez plutôt d’en parler avec une personne de confiance au sein de l’entreprise. Il peut s’agir d’un bon collègue, d’un collègue des ressources humaines ou d’un membre du conseil d’entreprise (ce dernier vérifie en effet si l’entreprise mène effectivement une politique en la matière et peut l’interpeller sur ce point).