Burn out (ou épuisement professionnel) : causes, symptômes et conseils pour en sortir
C’est un fait indéniable : le burn out touche de plus en plus de salariés dans le monde. Selon le baromètre du cabinet Empreinte Humaine, 2,5 millions de personnes seraient en état de burn out sévère, un phénomène qui touche particulièrement les jeunes, les femmes et les managers. Alors, en cas de burn out, que dire à son employeur ?
1. Qu’est-ce que le burn out professionnel ?
L’origine du terme « burn out »
En 1980, un psychanalyste américain, Herbert J. Freudenberger, sortait un livre sur un phénomène d'épuisement professionnel qu'il nomma burn-out. Ceci en référence à un « incendie intérieur » : comme pour un immeuble dans lequel le feu aurait pris, il peut laisser les gens vidés intérieurement avec une apparence intacte.
Burn out professionnel : une remise en cause du management s’impose
Secteurs des télécommunications, industrie automobile, secteur bancaire…Les politiques mises en place par les directions semblent avoir des conséquences néfastes sur le personnel d’exécution comme sur la hiérarchie opérationnelle.
Car toute la question du burn out professionnel est là : comment lutter contre le stress au travail ? Le management moderne va devoir intégrer les données liées aux risques psychosociaux. Le manager devra exiger des résultats tout en ménageant son personnel.
L’assertivité devient le mot clé en vogue dans les entreprises, c’est-à-dire, pour faire simple : « une main de fer dans un gant de velours ». Le management autoritaire ne peut plus perdurer. Le salarié doit être aujourd’hui valorisé, motivé et encouragé.
Le supérieur hiérarchique doit absolument faire preuve d’élégance pour faire avancer ses projets ou il subira les foudres de vos RH.
Qui peut être victime de burn out : les profils à risque
Il apparaît de plus en plus évident que le syndrome d’épuisement professionnel ne touche pas n’importe qui. S’il concerne tous les échelons d’une entreprise, tous les métiers, tous les secteurs, les salariés qui en souffrent ont un profil particulier : ils accordent une importance démesurée à leur travail qui est pour eux, un marqueur fort de leur identité. Alors pour ces personnes, répondre à la question de « burn out : que dire à son employeur » se révèle compliqué tant le déni est immense.
Personne n'est à l'abri de ce syndrome. Et pour cause, la pression est de plus en plus forte, les exigences de plus en plus poussées et le risque de se retrouver sans travail bien réel. Certains aspects de la personnalité peuvent parfois prédisposer au burn out comme une plus forte propension à l'anxiété, une conscience professionnelle trop poussée, le perfectionnisme, le désir de plaire ou l'incapacité à déléguer…
Pour sortir du burn out professionnel, il est souvent indispensable de se faire aider. Une thérapie peut être d'un secours précieux. La guérison passe par un retour sur soi pour évaluer ses aspirations professionnelles profondes et ses limites.
2. Repérer les signes du burn out professionnel
Dans le détail, les victimes de cette maladie professionnelle vont s'épuiser mentalement et physiquement en essayant d'atteindre des objectifs irréalisables ou d'accomplir des tâches insurmontables.
Le burn out semble souvent survenir tout d'un coup, pourtant il est le résultat d'un processus lent, d'une tension continue durant de longs mois ou années jusqu'à l'épuisement. Les symptômes du burn out professionnel sont nombreux :
- une fatigue continue, aussi bien mentale que physique ;
- un sentiment de déprime (voire dépressif), de démotivation ;
- une baisse de l'estime de soi, un sentiment d'incompétence
- de l’irritabilité ;
- des troubles psychosomatiques (maux de tête, de dos…).
Symptômes physiques du burn out
Il s’agit souvent de signes liés à un grand stress comme des palpitations, les mains moites, des suées, une digestion difficile, des troubles du sommeil et une consommation accrue d’alcool ou de tabac ou encore une émotivité exacerbée.
Lorsque votre corps vous envoie ces signaux il est temps de mettre le holà avant que la situation soit irréversible. Idem si vous captez ces comportements chez un collaborateur.
Une fois ces périodes de stress passées, c’est au contraire un état léthargique qui s’installe. La composante physique du burn out se traduit par « une fatigue non récupérable même après un week-end ou une semaine de congés ».
Symptômes psychiques du burn out
Sa deuxième composante est d’ordre mental. L’émoussement des émotions. Après avoir ressenti les émotions de façon excessive, la personne en burn out a l’impression de ne plus rien éprouver.
Vient se rajouter un sentiment de dévalorisation de soi qui s’accompagne d’un mal être et d’une dépersonnalisation qui amène à se comporter comme un robot.
Les questionnaires à remplir en cas de doute
Répondre à ces questionnaires reconnus peut vous aider à affronter la situation et comprendre ce que vous ou un collègue vivez.
- Maslach Burnout Inventory
- Copenhagen Burnout Inventory (CBI)
- Oldenburg Burnout Inventory (OLBI)
- Test du burn-out de Souffrance et travail
3. Burn-out : à qui en parler autour de vous ?
Avant d’aborder ce sujet certainement très délicat pour vous avec votre employeur, vous pouvez commencer par discuter avec des personnes extérieures à l’entreprise qui sauront vous écouter, vous guider et vous rassurer.
A ce stade, vous avez besoin de parler pour sortir de cette détresse et prendre un recul absolument indispensable. Vous pouvez commencer par vous confier à une personne bienveillante en qui vous avez confiance.
Un proche
S’il est clair que vous êtes en grande souffrance émotionnelle, il est absolument impératif de ne pas vous isoler et de vous taire même si la tentation est grande de vous recroqueviller sur vous-même.
Face à vous, un ami ou un parent pourra vous épauler et vous aider à prendre le recul nécessaire pour comprendre que la situation ne peut plus durer et qu’il est temps de prendre des mesures pour vous protéger
Un collègue
Pour un salarié en burn out, évoquer la situation à voix haute équivaut à admettre un sentiment d’échec voire de honte. Il peut même se sentir coupable et craindre de décevoir son employeur.
En partageant vos inquiétudes avec un collègue qui a toute votre confiance, vous pouvez réaliser que vous n’êtes pas le cœur du problème, que l’ambiance de travail est insupportable, les objectifs sont totalement irréalisables ou que vous n’êtes pas le seul à souffrir.
Une association
Comme Souffrance et Travail. Le burn out est devenu un tel problème sociétal que des associations comme Association France Burn out, Réseau Burn ou ou Les Burn’ettes (pour les femmes) ont vu le jour pour accompagner les salariés en souffrance.
Un professionnel de santé : le médecin généraliste ou le psy
Même s’il n’est pas reconnu comme une maladie professionnelle, le burn out peut avoir des conséquences graves. Il ne faut absolument pas hésiter à consulter votre médecin ou un psychiatre qui pourra juger de votre état de santé et de la nécessité d’un traitement médical et thérapeutique ainsi qu’un arrêt de travail.
4. Burn out : qui contacter dans la hiérarchie de votre entreprise ?
Maintenant que vous avez identifié le problème en vous ouvrant à quelqu’un, vous pouvez, si vous en avez le courage et la force, rencontrer votre N+1 ou votre RH pour parler de la situation avant qu’elle ne se dégrade davantage. Plus facile à dire qu’à faire quand on est sur le point de craquer.
Parler avec les RH
C’est aussi le rôle du service des Ressources humaines d’écouter les salariés en détresse et de leur proposer des solutions. N’hésitez surtout pas à décrire vos symptômes et tout ce que vous ressentez. Le responsable RH pourra alors trouver des solutions concrètes à mettre en place pour vous aider et faire le lien avec votre manager.
Vous entretenir avec votre +N1
Pour demander de l’aide à votre employeur, il va falloir que vous soyez le plus honnête possible en décrivant ce que vous ressentez. Il s’agit d’engager la conversation pour trouver des solutions comme alléger votre charge de travail, modifier vos horaires voire même envisager un arrêt maladie. Comme vous êtes certainement dans un état émotionnel fragile, vous avez tout intérêt à établir en amont la liste des choses que vous souhaiteriez voir changer.
Faire appel au médecin du travail
Si vous n’avez pas le courage de lui faire face, c’est tout à fait compréhensible. A tout moment, vous pouvez vous tourner vers la médecine du travail pour agir rapidement.
C’est le seul médecin habilité à se rendre dans l’entreprise : il peut ainsi se renseigner sur vos conditions de travail. Il peut également exiger un réaménagement de vos tâches ou s’enquérir des possibilités d’un nouveau poste. Il peut également écrire un courrier à votre médecin traitant pour demander un arrêt maladie.
5. Que faire si mon employeur est réfractaire ?
Malheureusement, vous pourriez vous retrouver face à un employeur qui fait la sourde oreille ou estime que vous avez juste un gros coup de fatigue.
Sachez que s’il refuse de reconnaître la gravité de la situation, votre employeur est en tort : face à un salarié en détresse, il a l’obligation d’agir pour préserver sa santé et sa sécurité, physique comme mentale. En cas d’inaction, sa responsabilité peut être engagée.
Et si votre employeur refuse de vous entendre, passez directement par la case « médecine du travail » pour que les choses bougent rapidement.
6. Doit-on rédiger un mail au sujet de son arrêt de travail pour burn out ?
Absolument pas. Tout d’abord, parce que si le médecin vous place en arrêt maladie, la dernière chose dont vous avez besoin est de confronter votre employeur.
De plus, vous n’avez aucune obligation de lui indiquer la cause de votre arrêt à moins que vous ne le souhaitiez. Sachez en effet que le motif de votre arrêt est mentionné sur l’un des volets du document, réservé au médecin de la sécurité sociale auquel votre employeur n’a pas accès.
Votre priorité est avant tout de vous soigner, c’est à votre employeur de gérer la situation sur votre lieu de travail. Vous pouvez donc simplement le notifier par mail que vous êtes en arrêt maladie jusqu’à la date indiquée.
NB : Légalement, en arrêt maladie, vous êtes tenu de rester à votre domicile, même si la "maladie" en question est mentale (nous mettons ici des guillemets car le burn out n'est pas considéré comme une maladie !). Une entrave à la convalescence qui doit être prise en compte. peut-être serait-il judicieux d'en parler avec votre employeur afin qu'il soit plus souple quand à la législation en vigueur ? Nous vous laissons juge !
7. Les 3 étapes pour sortir d’un burn out
Pour vous remettre sur pied, il n’y a pas 36 solutions. C’est d’ailleurs pour cela qu’un médecin n’a pas d’autre choix que de vous arrêter.
L’arrêt maladie
La sévérité du burn out nécessite une période de repos absolu prescrite par le médecin traitant ou la médecine du travail. Ce temps est essentiel pour dormir, soigner votre corps et votre esprit, faire du sport et vous aérer la tête.
Consulter un psychiatre ou un psychologue
Pour vous reconstruire et comprendre les sources de problème, il est impératif de parler à un professionnel. Cela permet une prise de recul nécessaire pour décrypter votre relation au travail, comprendre vos mécanismes de fonctionnement pour ne répéter les mêmes comportements ultérieurement. Le médecin peut également décider de la prise de médicaments.
Réfléchir à l’avenir
On ne se remet pas d’un burn out en 2 semaines, il faut plusieurs mois pour retrouver énergie et sérénité. Et surtout, le syndrome d’épuisement professionnel peut être d’une telle violence qu’il change profondément une personne.
L’après burn out est d’ailleurs différent pour chacun. Certains manifestent une envie de reprendre le travail. Dans ce cas, il faut revoir la médecine du travail pour mettre en place des solutions comme un mi-temps thérapeutique ou un changement de poste.
Pour d’autres salariés, il y aura impossibilité totale de retourner sur son lieu de travail. Dans ce cas, le syndrome d’épuisement professionnel peut entraîner un licenciement pour inaptitude, déclaré par le médecin du travail.
Vous avez envie de prendre un nouveau départ ?
Pour beaucoup de salariés ayant vécu un burn out, il est compliqué de faire comme avant. Si c’est votre cas, vous avez certainement envie de retravailler mais dans une nouvelle entreprise. Pour reprendre une activité professionnelle, vous pouvez d’ores et déjà commencer par télécharger votre CV dans la CVthèque de Monster. L’occasion pour des milliers de recruteurs d’avoir accès à votre profil !